Le Maroc, première semaine: du pied de l'Atlas aux pieds dans l'Atlantique

Vingt et un Juin, quasi 4 ans après notre départ pour le tour du monde et 2 après notre dernier grand voyage, nous voilà repartis !

Départ à minuit de Saint Denis ( merci papi pour avoir joué au taxi quitte à rater le match de la France) Le voyage promettait d'être long. Il le fut. Arrivée à Paris à 9h , réenregistrement des bagages sur la Royal Air Maroc et départ à 13h pour Casablanca. Il y aura un petit moment de flottement à l'embarquement dans l'avion car un type fermement encadré par trois hommes hurlait en arabe. Nous comprendrons plus tard qu'il s'agissait d'un homme entré illégalement en France probablement renvoyé du territoire. Ambiance !!! 

C'est donc à Casablanca que nous débarquons officiellement au  Maroc mais nous  descendons pour de bon de l'avion, après 3/4 d'heures de vol,  à Agadir. 

À l'arrivée une mauvaise surprise nous attend. Le loueur de voiture demande une caution par carte bleue  qui dépasse le plafond bancaire de la plupart des quidams. Seule solution payer un supplément de 25€ jour ... Ça sent l'arnaque mais tout est soit disant écrit en tout petit sur le contrat que personne ne lit jamais. Il est donc conseillé de se renseigner à l'avance et de prévenir sa banque. En attendant nous voilà coincés. Sans se démonter , et par le plus grand des miracles, la carte finit par passer à la plus grande surprise du loueur. 

Et nous voilà enfin dans notre voiture. Les Metro ne seraient pas les Metro si ils s'arrêtaient là. Nous décidons après 20heures de voyage de faire route jusqu'à la vallée du Paradis à 2heures de route de la. Il est 18heures et nous n'avons pas de réservation d'hôtel. Mais c'est confiants que nous entamons cette belle route de montagne aux collines dénudées, bordée,  par un cours d'eau ponctué de palmiers et de lauriers roses.  

"Tout de même un peu raisonnables, nous finissons par nous arrêter dans le mini village de Taghart chez Lahcen au restaurant "la belle vue" qui nous propose une chambre chez lui. Une chambre où plutôt un refuge berbère très sommaire à proximité de  de ses ruches.

La route est surnommée très justement la route du miel. Miel de thym, d'orange et ,(Cléo s'en souviendra de celui là)de cactus. (Un peu l'effet Kisscool version piment .... )

Certes le logement est  spartiate. Nina restera "traumatisée" comme elle le dira par la salle d'eau qui fait tout: douche, toilettes, lavabo et lave fesses.... Mais quelle belle première expérience que d'avoir passé cette première nuit dans une famille berbère. Le premier tagine , un pur délice, le premier thé à la menthe avec tout le rituel qui va avec et un accueil si chaleureux! 

Le lendemain, reposés, nous quittons Lahcen et sa famille et débutons ce premier jour par une petite randonnée incontournable de ce bel endroit: la fameuse vallée du Paradis.

Une fois garés sur un petit parking, nous commençons la ballade qui durera 1heure au total. Pas besoin de guide malgré les sollicitations des jeunes qui attendent les touristes. Après avoir suivi un petit canal et traversé plusieurs fois la rivière ,nous nous retrouvons  rapidement dans des gorges ou se succèdent des piscines naturelles à l'eau cristalline ou évoluent  petits poissons, grenouilles et même  petites tortues d'eau douce. 

Nina improvisera une petite randonnée aquatique et Cléo un "fishspa". 

Après cette étape rafraichissante, nous reprenons la voiture direction Immouzer des Ida ouatanane un village au pied du haut Atlas situé à quelques kilomètres de Taghart.

Petit incident de parcours : un accrochage mineur entre un camion et une camionnette nous dévoile le flegme marocain :personne ne bouge, personne ne décide de rien tant que la police n'est pas la. Résultat une demi heure bloqués sur la route au milieu de nulle part. 

Nous déjeunons à Imouzzer, endroit très touristique grâce à ses cascades qui sont, en été, peu productives. Pas trop impressionnantes pour des Réunionnais... 

Puis nous entamons un long trajet de 3h30 sur une route aux panoramas fabuleux enchaînant collines, oasis, villages. Dans toute la région, l'argan est roi! Cet arbre quasi omniprésent sur les collines et plaines que nous traversons produit des graines que mangent  les chèvres . De ces graines, est issu la fameuse huile d'Argan, mondialement réputée  pour ses vertus cosmétiques mais aussi alimentaires. Pour la transformer en huile alimentaire, les graines sont d'abord grillées et l'huile est extraite ensuite: une merveille! L'autre dérivé de cette huile est le Amlou, mélange d'amandes torréfiées, d'huile d'argan et de miel: un délice. Du Nutella local!!

En fin de journée,nous arrivons  à Essaouira, la "bien dessinée" en pleine effervescence. C'est le weekend du festival de musique Gnaoua, , sorte de mélange de musique africaine et marocaine. Les Gnaouas sont les descendants d'esclaves africains. 

Les rues et les riads sont pleins. Nous n'avons évidemment aucune réservation. C'est grâce à Ali, un gardien de parking que nous trouvons un hôtel en plein cœur de la médina, entendez le centre historique.

Essaouira c'est un port avec des bateaux bleus, des mouettes, des pécheurs affairés et des chats affamés. Ce sont aussi des maisons blanches aux volets bleus et une médina entièrement piétonne qui grouille de vie. 

Essaouira ce sont des maisons blanches aux toits plats et aux volets bleus, des portes rivalisant de beauté et d'originalité. 

Nous y passerons 2 jours à flâner dans le souk, à se frayer un chemin dans la foule des amateurs de Gnaoua, moitié hippy moitié rasta, à observer la vie des habitants en perpetuel mouvement. 

Laurent passera également des soirées à arpenter les ruelles de la medina, si propices à l'art de la photo. 

Essaouira, c'est aussi une très longue plage ou l'eau est très froide, trop pour nous avec en toile de fond l'ile de Mogador, ancienne ile prison. 

La plage de Essaouira

Puis nous voilà repartis sur la route, ou nous jetons notre dévolu sur les plages de Sidi Kaouki pour une halte et celles du village de pêcheurs de Imsouane. Place au surf!! 

Plage de surfeurs de Sidi Kaouki

Coup de cœur total pour Imsouane, où nous déciderons de rester 2 nuits.

Il s'agit d'un village de pêcheurs charmant et authentique pas encore  pollué par le tourisme de masse dans lequel se sont installés quelques amateurs de surf plutôt peace and love. Des allures de far west du surf avec en toile de fond des spots sublimes et des vagues idéales pour les non pro que nous sommes. L'eau y est certes à 18 degres mais grâce à nos super combi, nous y passerons des heures . Les enfants ont adoré. 

Une vraie découverte comme on les aime . 

Nous quitterons ce petit coin de bonheur pour de nouvelles aventures. En route pour les deserts de l'anti Atlas…